Eaux islandaises : 
des fjords calmes aux chutes vertigineuses


Fjords d'Islande



Sans atteindre ni la renommée ni la beauté de leurs homologues norvégiens, les fjords islandais sont tout aussi majestueux et spectaculaires. Les côtes du sud-est et du nord-ouest de l'île sont déchiquetés en des centaines de fjords, parsemés de petits villages de pêcheurs. Le mot fjord vient du norrois "fjärd" qui signifie "Passe maritime" ou "chenal". D'une manière générale, un fjord est une ancienne vallée glaciaire, dont la glace a fondu, laissant place à des parois très abruptes.


Formation du fjord


Fjord d'Islande

Elle s'étale sur plusieurs milliers d'années. Un glacier se forme durant une période glaciaire, puis se déplace dans les vallées fluviales. Lorsqu'il se déplace, il modifie considérablement le paysage : par son poids, il le déforme, l'érode. Les débris qu'il traîne forment ensuite des montagnes (verrou glaciaire). Finalement, le glacier stoppe sa progression et reste statique pour des milliers d'années. 


À la fin de la période glaciaire, la glace fond. Elle laisse alors une immense vallée en forme de U. La vallée s'élargit et se sculpte. La fonte de la glace érode le fond des vallées et crée des fjords profonds, aux parois abruptes. Les cours d'eau qui coulaient alors dans les vallées fluviales se retrouvent très en hauteur par rapport au nouveau cours principal. Ils plongent donc dans la vallée en cascades ou en chute d'eau spectaculaires. 


La stratification des eaux 

Fjord d'Islande

L'eau est massivement omniprésente dans un fjord. Eau salée et eau douce se mêlent : d'un côté, le fjord est en contact avec la mer, de l'autre, il reçoit un apport d'eau douce grâce aux torrents et rivières qui se déversent, notamment après la fonte des neiges. Conséquence : l'eau douce se mélange très lentement à l'eau de mer et forme en surface une eau peu salée. De véritables courants animent les fjords : l'eau douce se mêle à l'eau salé en surface. L'eau plus salée, plus dense et plus froide, passe en dessous, avant de remonter en surface se mêler à l'eau douce, créant donc une circulation de l'eau. 


La superposition de ces deux couches s'appelle la "thermohalocline". À l'étage encore en dessous sont les eaux dites profondes : très denses, presque stagnantes, que même l'eau très salée n'arrive pas à faire bouger. Enfin, au fond du fjord se trouvent les sédiments. Ils sont amenés par les cours d'eau douce, et s'accumulent au fond des bassins. Bien sûr, selon la profondeur du fjord, la salinité de l'eau et sa température, les strates sont plus ou moins profondes. De très nombreux paramètres font que chaque fjord est unique. 


Quelques fjords d'Islande


Port de Bolungarvik Islande

Hvalfjörður : le fjord des baleines


Il est situé dans l'ouest du pays, juste au nord de Reykjavík. Son nom est bien sûr lié aux nombreux cétacés qui ont élu refuge dans ces eaux. Jusque dans les années 80, le fjord servait de base pour les baleiniers islandais. L'une des stations de pêche les plus importantes du pays y était implantée. Un tunnel de 5,7 km passe sous le fjord. Il permet de relier Reykjavík à Borganes sans faire tout le tour du fjord. À l'extrémité nord-ouest du fjord se trouve la plus haute cascade d'Islande : Glymur.


Seydisfjördur : le fjord du ferry


La ville du même nom, Seydisfjördur, se situe tout au bout de ce fjord. Son activité est principalement touristique, avec l'arrivée du Ferry en provenance des Iles Ferœs.


Fjord d'Islande

Skjálfandi : le fjord tellurique


Son nom veut dire : la baie des tremblements de terre. Les secousses sismiques sont fréquentes dans la région, sans toutefois être suffisamment puissante pour être ressenties par les habitants. Ce fjord est situé tout au nord de l'île. La ville d'Húsavík en borde la rive orientale.


Borgarfjörður


Ce fjord de l'ouest du pays est surtout connu pour avoir été le théâtre de l'une des plus célèbres des sagas islandaises : la Saga de Egill Skallagrímsson. Le père d'Egill est supposé être celui qui donna son nom au fjord, en fondant une ferme nommée Borg, près de la ville de Borgarnes.


Isafjördur


Situé dans le nord ouest du pays, une région très isolée, le fjord d'Isafjördur est l'un des plus beaux du pays, notamment grâce à son empilement de coulées basaltiques très anciennes.

 

Lagon Bleu : les eaux chaudes d'Islande les plus populaires


Le Lagon Bleu Islande

De loin, l'eau apparaît bleue turquoise. Une brume enveloppe le tout dans un liseré blanc. Autour, un désert de lave. Le Lagon Bleu, l'une de ces expériences qu'il faut avoir fait au moins une fois dans sa vie. Se baigner dans une eau à 37°C, avec une température extérieure parfois inférieure à 10°C. Il est la piscine la plus célèbre du monde.


Le Lagon Bleu, Bláa Lónid en islandais, est situé à l'extrême sud-ouest de l'Islande, dans la péninsule de Reykjanes, entre l'aéroport de Keflavík et Reykjavík. Autant dire une situation idéale : nombre de touristes s'arrêtent au Lagon Bleu avant de prendre leur avion, ou avant de rejoindre la capitale. D'autres, comme les Américains, ne font escale en Islande que pour quelques heures, le temps de se baigner dans les eaux siliceuses du Lagon. Les islandais eux-même ne boudent pas l'endroit, mais se retrouvent souvent noyés dans le flot des touristes. Plus de 400.000 personnes par an viennent au Lagon bleu.


Exploitation


1976, la zone géothermique de Svartsengi commence à être exploitée. L'usine utilise la chaleur de l'eau souterraine (250°C) pour créer de l'électricité. Elle n'utilise que la vapeur d'eau, seule exploitable. Sinon, l'eau sous forme liquide est chargée en silice et abîme le matériel. Une fois exploitée, la vapeur est remise à l'état liquide. L'eau chaude part approvisionner l'île, notamment pour le chauffage. 

L'usine géothermique vue du Lagon Bleu Islande

Cette usine alimente en courant tout l'extrême sud-ouest de l'île, notamment une partie de la capitale. En tout, 45 000 personnes sont reliées à la centrale. 17 000 profitent de l'eau chaude dans leurs tuyaux. Sur place reste l'eau chargée en silice non exploitée par l'usine. Elle est rejetée dans un lac artificiel de six millions de litres. Le Lagon Bleu est en train de naître.


En 1981, des Islandais commencent à se baigner dans les eaux du lagon. Ceux atteints de psoriasis (une maladie de peau) remarquent une amélioration de leur état après les bains. La silice contenue dans l'eau se révèle excellente pour la peau. Il faut attendre encore six ans avant qu'une piscine digne de ce nom ouvre ses portes. Et encore sept ans de plus avant qu'une clinique spécialisée dans le traitement du psoriasis s'implante sur place. La silice est parfaite pour traiter les problèmes de peau, en premier lieu le psoriasis et l'urticaire. Les premiers traitements spécifiques ont commencé en 1994. Une piscine intérieure de 50m² permet de recevoir ses soins plus au calme. L'accès à cette clinique n'est possible que sous contrôle médical, avec l'appui d'un dermatologiste.


En 1999, un architecte, Sigríður Sigþórsdóttir, crée tout un complexe autour du lagon. Piscine, clinique, mais également restaurant et boutiques. Le Lagon Bleu devient un haut lieu touristique. Une information pour les touristes : se changer pour aller à la piscine en Islande est un moment à part. Dans toutes les piscines de l'île, le nageur est censé se présenter nu avec son maillot à la main, puis se doucher, avant de pouvoir entrer dans l'eau. Au Lagon Bleu cependant, rares sont ceux qui font la démarche.


La couleur bleue


Le Lagon Bleu Islande

Avec un peu de recul, l'eau du lagon apparaît bleu turquoise. Presque comme aux îles. Une raison : la présence d'algues bleues-vertes, censées protéger la peau des rayons UV et stimuler la production de collagène. Une fois dans l'eau cependant, l'eau n'apparaît plus bleue, mais blanche. D'un blanc de nacre. La silice contenue dans l'eau teint également de blanc les rochers qui entourent le lagon. C'est cette silice qui a fait la renommée mondiale du Lagon, non plus bleu donc, mais blanc. D'autant plus blanc que la vapeur d'eau est omniprésente au-dessus du bain.


Le Lagon


La zone de baignade en elle-même est immense. Le lagon bleu forme un bassin de 350m² environ, construit en lave, et agrémenté de bancs en Jatoba, un bois brésilien extrêmement résistant. Un peu partout, de la boue de silice est disponible pour des gommages ou des masques purifiants. 

Le Lagon Bleu Islande

Le baigneur peut ensuite se poser sur un banc, dans un coin chaud, se laisser flotter au gré du vent au cœur du bassin (la salinité de l'eau est très forte, le corps flotte donc facilement) ou aller dans un sauna ou un hammam. Il peut même boire une bière servie directement dans l'eau du lagon. Vous payez avec le bracelet donné à l'entrée.


Mais le summum reste la cascade : une chute d'eau, artificielle bien sûr, spécifiquement conçue pour masser les baigneurs. La puissance du jet en chute libre peut surprendre, parfois même faire un peu mal, mais la sensation est inédite. Au loin, le baigneur attentif peut voir l'usine géothermique, entourée de vapeur d'eau et de tuyaux. Mais sa présence, même massive, reste discrète.


Le Lagon Bleu est aujourd'hui plus qu'un bassin d'eau chaude. C'est une entreprise. L'une des plus grosses entreprises d'Islande, qui emploie près de 200 personnes. Les produits siglés 'Lagon Bleu' sont disponibles à la vente, sur place bien sûr, mais également dans le centre de Reykjavík, à l'aéroport, et depuis un an à Copenhague, au Danemark. 


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